Si vous êtes un adepte de "Youtube", vous avez déjà forcément vu une vidéo de Florian, plus connu sous le nom de "Deux Nuits Avec". Son concept est simple, il passe (la plupart du temps) 48h chez un sportif de haut niveau ou une célébrité afin de montrer au grand public les coulisses de la vie d'un professionnel. Il a récemment sorti un épisode avec Matthieu Abrivard, entraineur et driver reconnu dans le monde des courses. Suite à ses 48h avec Matthieu, nous lui avons posé différentes questions pour avoir son ressenti sur ce monde "spécial" des chevaux.
Crédit photo : Footpack.
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-Avant cette immersion, étais-tu déjà proche du monde des courses ?
-Je n'ai jamais suivi de près les courses hippiques. Cependant, j'ai eu un moment des parts dans une écurie de groupe dans le galop chez la famille Leenders. J'avais ces parts-là grâce à un ami avec qui je faisais de l'équitation dans ma jeunesse. J'allais de temps en temps à l'hippodrome de Maisons-Laffitte quand il existait encore car c'était proche de chez moi. Il m'arrive parfois de parier, mais je parie en fonction des cotes ou des jockeys que je connais.
Les chevaux en général, je connais car ma femme a une écurie de Jumping mais je ne connaissais pas vraiment les courses au trot.
-Est-ce que, suite à cette immersion, tu confirmes les clichés que les gens peuvent avoir du monde des courses ?
- Cela dépend des clichés ! Connaissant un tout petit peu ce monde, je sais que la question du bien-être animal est importante. Matthieu me l'a confirmé car il est très pointilleux sur cela. Il y a aussi un cliché comme quoi le galop c'est "péteux" et le trot "paysan", c'est légèrement vrai mais je suis sûr que les deux milieux pourraient s'entendre. Je trouve cependant le trot un peu plus convivial que le galop.
-Pourquoi avoir choisi Matthieu Abrivard et pas un autre professionnel ?
-C'est "Le Trotteur Français" qui m'a contacté ! Ils m'ont demandé de faire un épisode sur le monde du trot. Cela faisait longtemps que je voulais faire quelque chose dans les courses mais très honnêtement je serai allé vers le galop. De base, je devais le faire avec Gabriele Gelormini mais ça ne s'est pas fait. Matthieu est très professionnel, très gentil et très drôle, je ne pouvais pas mieux tomber.
-Durant ton immersion, tu as logiquement croisé plusieurs entraineurs et drivers. Il y a des rumeurs comme quoi ce monde est assez fermé. Le confirmes-tu par leur comportement ?
-Moi, j'ai été très bien accueilli. Selon moi, ce monde est fermé malgré lui car je pense qu'il a cette volonté de s'ouvrir. Tout le monde m'a bien parlé. Je pense que c'est fermé car ces gens-là consacrent toute leur vie pour ce métier : ils mangent "trot", ils dorment "trot". Je pense que c'est un peu comme dans tous les milieux sociaux. J'ai fait une soirée avec Matthieu, sa compagne, des amies et ses cousins, ils ont parlé évidement beaucoup de trot. Je ne pense pas qu'ils ne veulent pas s'ouvrir mais c'est le mode de vie qui fait cela. Je me répète, mais personne ne me prenait de haut. Les personnes de la communication du trot sont assez jeune et ont bien compris l'enjeu. Ce monde n'a pas peur de s'ouvrir et ne demande que ça.
-Quel(s) aspect(s) de ce monde as-tu découvert durant ton immersion ?
-C'est surtout des choses très techniques ! Par exemple, je ne savais pas qu'au trot on bouche les oreilles des chevaux. Je ne savais pas non plus qu'on pouvait plaquer les chevaux. J'ai également appris que les sulkys sont en carbone ! Il y a énormément de détails dans la préparation : certains chevaux travaillent en fractionné, d'autres sortent plusieurs fois dans la matinée. Je savais que c'était précis, mais pas à ce point. Je ne pensais pas non plus que la balnéothérapie se faisait aussi souvent. Il y a une énorme attention donnée aux chevaux.
-Trouves-tu cela regrettable que les grands médias sportifs ne parlent quasiment jamais des courses ?
-Oui, forcément. Malheureusement, je pense que les courses sont surtout connues pour le pari. Je pense qu'il faut plus s'intéresser aux chevaux. Ce n'est actuellement pas vu comme de la haute performance. Je pense aussi que le "problème" des tous les sports équestres c'est le bien-être animal. On a vu l'exemple aux Jeux Olympiques. Je pense que c'est un sujet délicat.
-Est-ce que tu penses que les médias hippiques contribuent à la mauvaise image des courses ?
-Je pense que changer les mentalités est un processus lent et difficile. Il y a plusieurs associations qui agissent contre cela avec des arguments que l'on peut entendre. Il faudrait montrer plus souvent que le cheval a des attentions quotidiennes. Il est également compliqué de faire comprendre qu'un cheval de courses peut être plus heureux qu'un cheval au pré, qui s'ennuie. Cependant, les contres arguments sont faciles, comme par exemple qu'un mord est mauvais pour un cheval. Il faut montrer que compétition et bien-être animal sont compatibles.
-Suite à ton immersion, penses-tu aller plus régulièrement sur un hippodrome ?
-J'y suis retourné pour le Prix d'Amérique. Le problème c'est que j'ai un planning assez chargé et c'est donc compliqué pour moi de m'y rendre. Je pense que j'essayerai d'aller plus souvent à Vincennes, notamment pour des nocturnes.
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